Le lieutenant-colonel Anthony Shaffer était à la tête d’une équipe du Renseignement militairechargée de collecter des renseignements sur les cellules d’al-Qaïda et d’empêcher les actions terroristes sur le sol américain. Ce projet s’appelait "Able Danger" et avait donné des résultats probants en permettant de localiser dès 2000 certains des présumés pirates de l’air du 11/9 dont leur chef (toujours présumé) Mohammed Atta. Shaffer en parle dans son ouvrageOperation Dark Heart, un livre qui a connu un sort tout à fait particulier lors de sa sortie aux USA puisque le Departement of Defense en a racheté et détruit près de 10.000 exemplairesau motif qu’il contenait des révélations susceptibles de porter atteinte à la "sureté nationale". La version "coupée" du livre est parue quelques mois plus tard aux USA et sort en français aux Éditions du Rocher.
Le JDD vient de publier début septembre une courte interview d’Anthony Shaffer dans laquelle l’auteur explique par exemple que l’opération Able Danger fut délibérément stoppée sans plus d’explication en janvier 2001 par un haut gradé du Pentagone, le Général Shelter. Ces informations ajoutées aux accusations de l’ex-tsar du contre-terrorisme à la Maison-Blanche Richard Clarke à propos des dissimulations de la CIA, montrent que les "pirates de l’air du 11/9" comme on les appelle désormais, étaient très certainement identifiés, hébergés, localisés, et/ou surveillés par certains services de renseignements US, qui aujourd’hui se renvoient la faute en nous parlant d’incompétence et de manque de communication…
"S’il doit y avoir une théorie du complot, elle se situe à l’échelle individuelle"
par Karen Lajon, pour le JDD, le 3 septembre 2011
Le lieutenant-colonel Anthony Shaffer prend le contrôle de la mission "Able Danger" en 1999. Il est celui dont l’unité découvrira en premier l’existence de Mohammed Atta et ses boys.
Quel était le but de "Able Danger"?
Able Danger était un programme conçu pour traquer Al-Qaïda et mener des actions offensives contre l’organisation terroriste. Nous avons récolté et croisé toutes les données déjà existantes et celles que l’on a trouvées par nous-mêmes sur Al-Qaïda. On a utilisé Able Danger comme un social network. On s’est dit que si on comprenait à qui tous ces gens parlaient et à quelle fréquence ils le faisaient, on pouvait en tirer un schéma, une sorte de cartographie des protagonistes de la terreur, et déterminer ainsi les connexions entre eux. Donc c’était plus le système dans son ensemble sur lequel on travaillait, et non pas tant Ben Laden en personne. Ça, c’était plutôt le travail de la CIA.
Que voulez-vous dire par “offensive action”?
Le but final d’"Able Danger" était de proposer des solutions afin d’empêcher Al-Qaïda de commettre des actions terroristes sur le sol américain.
Que s’est-il passé ?
Ces options ont été présentées au général Shelter, au Pentagone. Et tout s’est arrêté.
Arrêté ?
Oui, et on ne sait toujours pas pourquoi. Le programme a été stoppé en janvier 2001. Et jusqu’à aujourd’hui, je n’ai toujours pas eu le droit de témoigner devant le Congrès, afin d’expliquer ce qu’était "Able Danger", et sur le rôle que j’avais dans cette unité.
Que savait "Able Danger" ?
Dès 2000, on a su qu’il y avait deux ou trois cellules d’Al-Qaïda sur le territoire américain. On a donné des noms comme Al-Hazmi, Al-Mihdhar et même Mohammed Atta. Mais légalement je n’avais pas le droit de partager ces informations. Ou, plus exactement, je pouvais en parler soit seulement avec la CIA, soit seulement avec le FBI. Mais interdiction formelle d’établir des passerelles. Je briefais George Tenet deux fois par an. Il était très intéressé par notre façon de faire. Il posait plein de questions. Au point, d’ailleurs, d’essayer de nous espionner afin de découvrir nos méthodes et tout ce que nous savions.
Pourquoi selon vous ce projet a-t-il été stoppé ?
Les gens connaissent la vérité mais, d’une part, ils ont peur d’admettre qu’ils ont commis de graves erreurs et, d’autre part, ils ont peur d’être poursuivis par les familles et traînés devant un tribunal.
Voulaient-ils protéger Bush ?
Bonne question. Tout ce que je sais c’est qu’en janvier 2000, le programme prend fin. Et s’il doit y avoir une théorie du complot, elle est à situer non pas à une grande échelle, mais à l’échelle individuelle d’un petit nombre de gens qui ne veut pas être tenu pour responsable, dans cette tragédie. La preuve, dix ans plus tard on n’est toujours pas autorisé à parler de ce programme.
par Karen Lajon, pour le JDD, le 3 septembre 2011
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http://www.reopen911.info/News/2010/11/02/un-ancien-officier-du-pentagone-devoile-le-role-cle-de-zelikow-dans-le-camouflage-de-la-verite-du-119/
Un ancien officier du Pentagone dévoile le rôle clé de Zelikow dans le camouflage de la vérité du 11/9
Retour sur les déclarations faites sur l’antenne de Fox News par deux spécialistes du Renseignement US : d’une part l’ex-agent de la Defense Intelligence Agency (DIA) Anthony Shaffer. Ce lieutenant-colonel est l’auteur du récent livre Operation Dark Heart dont la sortie a tellement suscité la colère du Pentagone que celui-ci en a acquis et brulé pas loin de 10 000 exemplaires de la première édition[1], faisant passer l’ouvrage de l’anonymat le plus absolu au top-10 des ventes aux USA le mois dernier. Les accusations de Shaffer sont précises, elles portent sur la dissimulation opérée par le directeur exécutif de la Commission du 11/9 lui-même, Philip Zelikow, qui aurait sciemment omis de faire figurer dans le rapport de la Commission des informations essentielles sur le chef présumé des terroristes reccueillies un an avant le 11/9 par le renseignement US dans le cadre du projet Able Danger. D’autre part, le vétéran de la CIA Michael Sheuer, qui a lui aussi rapporté à Fox News des expériences similaires de dissimulation d’informations de la part de Zelikow.
Que des responsables du renseignement états-unien s’avancent et mettent publiquement en cause, de surcroit sur la chaine traditionnellement pro-gouvernementale Fox News, une figure emblématique de la version officielle sur le 11-Septembre comme Philip Zelikow, enlève le peu de crédit qu’il lui restait au Rapport de cette Commission, et ne fait que confirmer la nécessité d’une véritable enquête indépendante sur les événements du 11-septembre, au nom de la justice due aux victimes et à leurs familles.
paru sur AlterInfo le 18 octobre 2010
Lors d’une interview accordée à la chaîne Fox Business, un officier du renseignement à la retraite a accusé le responsable de la Commission sur le 11/9 d’avoir étouffé les ratés du renseignement ayant mené aux attentats terroristes du 11 septembre 2001.
Apparaissant à l’émission politique Freedom Watch, le lieutenant-colonel Anthony Shaffer, un ancien agent de la Defense Intelligence Agency (DIA) et auteur d’Operation Dark Heart, un nouveau livre sur la guerre en Afghanistan qui a fait l’objet d’un grand battage médiatique, a parlé de sa rencontre en mi-octobre 2003 avec le Dr Philip Zelikow, alors directeur exécutif de la Commission nationale sur les attaques terroristes contre les Etats-Unis.
Au cours d’une mission d’enquête sur la base aérienne de Baghram en Afghanistan, l’équipe de Zelikow a été informée par Shaffer à propos d’Able Danger ("Danger possible"), un projet d’épluchage de données de la DIA qui avait soi-disant permis d’identifier Mohammed Atta comme une menace pour les Etats-Unis un an avant le 11/9.
Entre parenthèses, il se pourrait bien que le « Mohammed Atta » identifié par Able Danger soit un imposteur opérant sous une identité volée, comme ce fut le cas lors de l’assassinat d’un haut responsable du Hamas à Dubaï. Dans une interview accordée à un journal allemand et rapportée par The Guardian, le père de Mohammed Atta a affirmé que son fils n’avait rien à voir avec les attentats et était encore en vie un an après le 11/9.
Quel que soit le Mohammed Atta évoqué par Shaffer à Bagram, Zelikow se serait « tu, en état de choc, à la nouvelle. »
Selon Shaffer, Zelikow est venu à lui à la fin d’une réunion, lui a donné sa carte, et dit : « Ce que vous avez dit aujourd’hui est très important, très important. Venez me voir s’il vous plaît quand vous reviendrez à Washington. »
Revenu à Washington en janvier 2004, Shaffer a immédiatement contacté le bureau de Zelikow et dit de « patienter. » Une semaine après, Shaffer a de nouveau appelé et le personnel de Zelikow lui a dit : « Nous n’avons pas besoin de vous. Nous avons toutes les informations dont nous avons besoin sur Able Danger. Merci quand même. »
Pourtant, aucune information fournie par Shaffer ne figurait dans le rapport de 585 pages de la Commission sur le 11/9.
En septembre 2005, plus d’un an après la publication du rapport, Shaffer a dit avoir rencontré l’un des commissaires à Philadelphie. Au cours d’un déjeuner, il a dit au commissaire ce qu’il avait signalé à Zelikow en Afghanistan. Le commissaire a répondu « n’avoir jamais entendu parler de tout ça, » ajoutant que, « s’il avait su, cela aurait été d’un très grand intérêt pour lui [sic] et la Commission. »
« Beaucoup de choses n’ont donc pas été signalées dans le rapport sur le 11/9 ? » a demandé le juge Andrew Napolitano, animateur de l’émission Freedom Watch.
« Des choses ont été laissées de côté, soit par négligence, soit, je le crois, volontairement, » a répondu Shaffer.
Un autre invité de l’émission, Michael Scheuer, qui a dirigé l’unité de Ben Laden à la CIA de 1996 à 1999, a parlé d’une expérience similaire frustrante avec le directeur de l’équipe de la Commission sur le 11/9.
Décrivant le rapport de la Commission sur le 11/9 comme « un camouflage et un mensonge de fond en comble, » Scheuer a dit avoir fourni à Zelikow plus de 400 pages de documents gouvernementaux officiels qui détaillaient les ratés du renseignement avant le 11/9.
« Je n’ai jamais eu de réponse de Zelikow, » a-t-il dit.
« Ils semblaient tous très intéressés par ce que vous aviez à dire, » a ajouté l’ancien officier de la CIA en se référant à ses réunions avec Zelikow et son personnel, « mais, en fin de compte, rien n’a figuré dans le rapport. »
Ce n’est pas la première fois que des questions sont soulevées au sujet des manipulations de Zelikow à la Commission sur le 11/9.
Dans son livre de 2009, The Commission, Philip Shenon[2], un journaliste d’investigation du New York Times, a écrit sur « la manière autoritaire qui a permis à Zelikow de contrôler le flux d’informations à la Commission, » et que « tout passait par lui. »
Tandis qu’avec son étroit contrôle sur la Commission, Zelikow excluait des pièces troublantes de spécialistes de la sécurité nationale comme Shaffer et Scheuer, un intellectuel louche comme Laurie Mylroie avait l’opportunité d’avancer avec d’amples moyens les justifications les plus fausses en faveur de la guerre en Irak. Mylroie, dont le principal champion au sein du gouvernement était le sous-secrétaire à la Défense Paul Wolfowitz, affirmait que l’Irak était impliqué dans chaque attentat terroriste majeur contre les USA depuis le début des années 90, y compris celui du 11/9. Au cours des audiences de la Commission sur al-Qaïda, écrit Shenon, « Zelikow a fait en sorte qu’elle ait une place de choix à la table des témoins. »
Et pourquoi ne l’aurait-il pas fait ? Après tout, comme l’écrit Shenon, Zelikow avait un rôle important dans « le développement de l’étayage scientifique en faveur de la guerre en Irak. » Zelikow est l’auteur de trente et une pages de « The National Security Strategy of the United States, » la doctrine de « guerre préventive » annoncée au monde par George W. Bush en 2002.
Lors d’une audience à l’université de Virginie en septembre 2002, il a été demandé à Zelikow : «Pourquoi l’Irak attaquerait les Etats-Unis ou utiliserait des armes nucléaires contre nous ? » Dans un rare moment de franchise, Zelikow a commencé à expliquer que la vraie raison de la guerre préventive contre l’Irak était « la menace contre Israël. »
Le juge Napolitano a demandé au lieutenant-colonel Shaffer si à Philadelphie le commissaire avait dit si quelqu’un à la Commission sur le 11/9 « avait un ordre du jour, cachait la vérité sur quelqu’un ou protégeait quelqu’un. » Selon Shaffer, la réponse du commissaire avait été : « Tout le monde à la Commission couvrait quelqu’un. »
Étant donné les répercussions fatales sur la carrière pour ceux qui osent aborder un sujet tabou, sans parler de la dévotion bien connue de Rupert Murdoch à l’État d’Israël, il ne surprendra guère que le présentateur de Fox Business n’ait pas fouillé trop profondément dans ce que couvrait Philip Zelikow.
Article original paru sur Maidhc Ỏ Cathail
Traduction copyleft de Pétrus Lombard corrigée par ReOpenNews