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Les théories alternatives à propos des attentats du 11 septembre 2001 reposent en grande partie sur un mensonge éhonté qui consiste à prétendre qu’il existerait un débat dans la communauté scientifique sur les causes réelles des effondrements des tours du WTC.
Qu’en est-il vraiment ?
Ce que dit la communauté scientifique
Non, il n’y a aucun débat scientifique actuellement pour savoir si l’effondrement des tours a été ‘aidé’ ou non par des explosifs. Les causes réelles ont été étudiées en long, en large et en travers.
Des centaines scientifiques du monde entier, spécialisés dans le calcul de bâtiments ou l’expertise des accidents, ont expliqué par des rapports circonstanciés et des articles dans des revues scientifiques spécialisées [1], quelles étaient les raisons techniques les plus probables de ces effondrements. Cela représente plus de 15000 pages de documentation technique et scientifique. Même si les crashs des avions ont affaibli leur structure, ce sont avant tout les incendies qui sont la cause principale de ces effondrements [2].
Aucun article, aucun scientifique expert dans ces domaines, n’ont remis en cause les grandes lignes de ces conclusions.
En Italie au mois d’avril 2011, comme une fois tous les 4 ans environ, un congrès réunissait les ingénieurs et scientifiques du monde entier faisant du calcul de structures. Des sessions spéciales étaient consacrées au calcul des immeubles de grande hauteur (IGH), leur tenue au feu, à la dynamique des structures, à l’ingénierie forensique, etc [3]. Non seulement il n’y avait personne pour remettre en cause les études déjà réalisées à propos des tours du WTC, mais surtout, les études précédentes sont désormais considérées par les (vrais) spécialistes du domaine, comme des modèles (appelés benchmark) pour les codes de calculs actuels. Elles étaient citées en bonne place lors de ces sessions.
Des experts autoproclamés…
Mais effectivement, malgré ce consensus général, quelques exaltés remettent en cause ces conclusions. Notons tout d’abord :
- qu’ils ne sont pas du tout spécialistes du domaine (nous y reviendrons) ;
- qu’ils n’ont rien publié dans des revues scientifiques dignes de ce nom avant le 11 septembre 2001 (et encore moins après) dans ce domaine précis d’étude ;
- que ce sont des personnes le plus souvent impliquées dans des mouvements à caractère politique.
Surtout, ils affabulent de façon éhontée sur leur compétence réelle. Notamment les 1500 architectes et ingénieurs qui ont signé une pétition lancée par l'architecte américain Richard Gage, affirmant que les enquêtes techniques réalisées sont mensongères et devraient être reprises à zéro.
Malheureusement :
- aucun architecte n’a jamais fait et ne fera jamais le calcul de structure d’un IGH, ce n’est tout simplement pas dans ses attributions. Les architectes représentent néanmoins 500 signataires environ dans la pétition, y compris les architectes d’intérieur qui sont, sans aucune vergogne, comptabilisés ;
- sur les 1000 ingénieurs restant, la plupart (95 % environ) n’ont aucune compétence en calcul de structure de bâtiment : ce sont des ingénieurs en mécanique auto ou avion, électronique, informatique, hydraulique…
- quant aux 50 derniers, grand maximum, qui sembleraient avoir un jour pratiqué le calcul de bâtiments, on ne sait s’ils ont un jour dimensionné un ouvrage plus haut qu’un hangar agricole. À comparer aux dizaines de milliers qui officient par le monde.
Rappelons également un point essentiel : si un architecte n’est pas un ingénieur ‘structure’, ce ne sont pas non plus les ingénieurs ‘structure’ qui travaillent dans les bureaux d’études qui établissent les codes de calcul règlementaires. Leur rôle consiste seulement à appliquer méthodiquement ces règles, établies par des scientifiques, permettant de s’assurer que le bâtiment ne s’effondre pas, et ce, dans le cadre d’un usage ‘normal’ ou lors d’un accident ‘modéré’. Il n’est nullement dans leur attribution, ni compétence, d’évaluer les limites de ces codes, donc de la limite conduisant effectivement à la ruine de leur construction.
Cette pétition relève donc bien d’une pure escroquerie intellectuelle : ces personnes n’ont aucune expertise pour apprécier, et encore moins remettre en cause, ce qui a été produit et validé par l’ensemble de la communauté scientifique.
Un numéro spécial de la revue Science et Pseudosciences, éditée par l’Association Française pour l’Information Scientifique (AFIS), a donné la parole, en juin 2011, à ce qui se fait de mieux en France en termes de recherche scientifique dans le domaine du génie civil [4]. Des personnes responsables, dans les plus grands organismes français (CSTB, CTICM), des services travaillant spécifiquement sur le calcul de structures en situation d’incendie, se sont prononcées. Les responsables des associations françaises regroupant les scientifiques du génie civil (AUGC et APK) ont également donné leur avis. Leur conclusion est sans appel : non, il n’y a rien de scientifiquement crédible dans les théories alternatives. Rien.
Un débat ? Quel débat ?
Faut-il alors organiser des débats avec les affabulateurs qui promeuvent ces théories alternatives ? Il est permis d’en douter : étant donné que leurs théories fumeuses ne reposent sur aucun fondement scientifique, ils n’usent que de rhétorique. Or, les débats scientifiques se font dans les revues scientifiques, pas dans les médias. Si les camelots de la conspiration réclament à cor et à cri ces débats ‘publics’ c’est qu’ils ont bien compris qu’ils ont tout à gagner dans des joutes qui ne seraient que verbales, forcément sans aucune base scientifique puisqu’ils n’en ont pas les compétences.
Mais surtout, organise-t-on des débats publics pour savoir si c’est la terre qui tourne autour du soleil ou l’inverse ? Non, car les scientifiques ont expliqué et démontré, depuis Copernic et Galilée, que nous étions bien dans un système hélio-centriste. Malgré cela, quelques illuminés organisent encore des conférences, même en 2010 (!), pour remettre au goût du jour le géocentrisme [5]. Le 911 truth movement, relève de la même logique : remettre en cause des résultats scientifiques établis, en leur opposant de simples croyances ou des arrière-pensées politiques. Il n’y a rien de scientifique là-dedans, rien qui vaille en tout cas la peine d’un quelconque débat ‘public’.
Nous sommes donc bien, 10 ans après les faits, toujours en attente d’un article scientifique digne de ce nom qui remettra en cause les conclusions validées par la communauté. Vu le consensus actuel, ce sera même une vraie révolution dans le domaine du calcul de structures et le prix Nobel ne sera alors pas loin pour son auteur ! À bon entendeur…
[1] plus de 70 articles scientifiques sont parus jusqu’en 2009 et il en sort encore en 2011, preuve, s’il en était besoin, qu’il n’y a pas besoin de ‘réouvrir’ l’enquête : quiconque ayant des choses intelligentes à publier sur le sujet peut le faire dans des revues spécialisées.http://www.bastison.net/WTC12/wtc12_3.htm
[2] Pour plus de détails, lire « La farce enjôleuse du 11 septembre », Jérôme Quirant, Editions Books-on-Demand
[3] http://www.bastison.net/RESSOURCES/Schedule-SEWC-2011.pdf
[4] http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1626
[5] http://www.conspiracywatch.info/Sondage-a-quand-un-Mouvement-pour-la-Verite-sur-le-Soleil_a622.html