Que ce soit dans le film Loose Change ou sur le site de Jones, plusieurs personnes sont venues nous expliquer que les relevés sismiques liés aux effondrements des tours attestaient du fait que des explosions avaient eu lieu avant ou pendant ces effondrements... et parfois même avant l’impact des avions ! Cela présente bien sûr l'avantage de corroborer les allégations de Rodriguez et d’autres témoins.
Sur le site de Jones, le professeur de théologie (!) Mac Queen, ou l’ineffable Ross, spécialiste en tout mais fiable à peu près sur rien, ont publié chacun leur article censé démontrer ces affabulations. Par bonté d'âme, je ne reviendrai pas sur les multiples plantages de Ross et Furlong sur la lecture de ces graphiques... Les plus curieux pourront aller chercher le bêtisier assez hallucinant de cet article là.
Voici le type de relevés qui ont pu être fournis, avec à la fois les signaux des impacts d'avion et des différents effondrements :

Je n'entrerai pas ici dans les détails expliquant la différence entre ondes primaires et secondaires qui sont relevées par les sismographes : cela m’a certes rappelé quelques souvenirs en lisant les différents articles mais nous n’allons pas faire ici un cours de parasismique (ou plutôt sismique - voir la mise à jour).
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que lorsque la terre tremble, l’onde créée se propage avec une certaine vitesse. Et cette vitesse peut fortement varier en fonction du terrain dans lequel l'onde se diffuse. Lorsque les appareils enregistrent le signal, et comme ils se trouvent à une certaine distance de l’épicentre, ils le relèvent avec un certain retard par rapport à l'évènement lui-même.
Un laboratoire d’observation des mouvements terrestres (le LDEO) a fourni ses relevés à partir de plusieurs stations de mesure. En fonction de la distance du WTC, on peut observer que le signal se décale dans le temps. Mais comme la vitesse de propagation change selon les terrains traversés il est délicat de déterminer l’heure exacte de déclenchement du séisme. Il n’y a qu’à voir le tracé des différentes vitesses de propagation qui montrent sur le graphique la difficulté d’évaluer très finement cette célérité, différente d’une station à l’autre.
 
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Pour en avoir une bonne estimation, il faut générer artificiellement une impulsion et mesurer ensuite précisément le temps de trajet. Si ce calibrage n’a pas été fait, il est illusoire de déterminer l’heure des impacts à la seconde près à partir des graphes. Les différences de timing concernant le déclenchement des évênements, recalculé à partir des différents sismogrammes, sont donc tout à fait normales... et ne cachent rien de suspect Monsieur Ross !
Le graphique suivant montre le détail des deux crashs d'avion et des deux effondrements des tours jumelles...

Pour les effondrements, l’évaluation du point de départ du signal est d’autant plus compliquée que sur les graphes proposés on voit bien qu’il y a plusieurs phases dans le signal et que ce point est bien sûr noyé dans le bruit de fond initial.
Quelles sont ces phases observées ?
Au début, se lit un bruit de fond, caractéristique de tout relevé sismique.
Ensuite le signal croît jusqu’à atteindre un maximum, puis décroît pour revenir à la normale.
Comment interpréter les différentes phases ?
Les premières vibrations sont intervenues au moment même de l’effondrement en se transmettant au sol au travers de la structure de la tour puis des fondations. C’est le même phénomène qui a été observé lors du crash des avions qui ont donné lieu, eux aussi, à des mini-séismes.
L’intensité s’est accrue jusqu’à ce que les premières poutres arrivent au sol (celles tombées sur le côté des tours) puis le front de l’effondrement, donnant alors la plus forte intensité.
Ensuite le signal s’est amorti, comme dans tout séisme...
Détecter des explosions dans ces signaux relève d’un don de voyance assez remarquable puisqu’il est déjà difficile de distinguer précisément les différentes phases de l’effondrement. Quant à déterminer précisément le point de départ du séisme dans le temps, nous avons vu que c'était illusoire...
Affirmer donc, comme le fait MacQueen, que des vibrations sont intervenues avant que les poutres n'arrivent au sol, pour attester de la survenue d'explosions dans les tours au cours de l'effondrement est donc totalement fallacieux :
* d'abord ces vibrations n'ont rien de surprenant vu qu'elles se sont transmises pendant l'effondrement au travers de la tour. * ensuite, des explosions capables de générer de telles vibrations présentent aussi le désagréable inconvénient de créer un bruit monstre : c'est pour cela que lors des démolitions contrôlées les charges sont décalées de quelques millisecondes...
Ce qui est beaucoup plus intéressant à analyser, par contre, c’est l’étalement des courbes qui donne une idée de la durée des effondrements... Notez qu'il a été mis des intervalles d'incertitude importants sur l'heure de survenue des différents évènements.

Ce tableau est cinglant pour les thèses conspirationistes concernant la tour 7 : pour celle-ci, la durée du signal a été de 18 secondes ! Presque 2 fois plus que les tours jumelles, alors que la tour était plus de 2 fois moins haute !!
Cela corrobore parfaitement la thèse de l’effondrement interne que les conspirationnistes ne veulent ni voir, ni surtout montrer… Avec ces relevés, la théorie de la démolition contrôlée en 6,5 secondes s'effondre complètement ! Mais cela, bien sûr, Gage, Jones et leurs acolytes n’en parlent pas...
Plus de détails là et dans ce pdf, ainsi que sur cette page.
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Mise à jour le 10/03/2010
Sur le forum de Reopen, précisément là, un des participants semble avoir recueilli l'avis d'un spécialiste en sismologie. Cet "expert" attaque assez vertement la rubrique ci-dessus, en expliquant qu'il voulait la confronter à sa propre étude, mais que ce qui est présenté ici n'est pas exploitable, trop "simpliste"... J'en déduits que ce monsieur n'a visiblement pas compris l'objet de ce site et que ce doit être lui qui a dû écrire l'article annoncée depuis maintenant plusieurs semaines par les Reopenistes.
Voici le passage reproduit in extenso :
Au contraire de ce que vous faites, ReOpen911 a contacté un spécialiste sur la question, M Rousseauest géophysicien spécialiste en géophysique et géologie et docteur d’état en modélisation gravimétrique, il a par ailleurs publié dans de nombreuses revues reconnues ainsi que participé à des congrès européens à comité de sélection. Il nous a autorisés à diffuser ses réponses lorsque l’on lui a demandé ce qu’il pensait de votre analyse. Voici ce qu’il répond à notre association :
« A la lecture de l'objet du message, j'étais a priori heureux de pouvoir confronter mon étude à des arguments différents des miens, mais au moins sérieux. Hélas, ce n'est pas le cas, et l'auteur ne paraît pas avoir dépassé le niveau du primaire dans l'étude de la propagation des ondes sismiques, comme l'atteste son propre vocabulaire : par exemple, on ne parle plus depuis des lustres d'ondes "primaires" et "secondaires", mais d'ondes de pression P et de cisaillement S , de même que le mot "parasismique" s'applique à la construction des immeubles. De plus, il ne semble pas connaître les ondes de surface, les plus importantes du point de vue énergie destructrice.
Le présomptueux auteur déclare doctement que "lorsque la terre tremble, l'onde créée se propage à une certaine vitesse...". C’est faux, il y a plusieurs types d'ondes générées dans un solide : deux de volume (P et S) et deux de surface (de Love et de Reyleigh), qui ont toutes des vitesses différentes ; c'est d'ailleurs ainsi qu'on les reconnaît sur un sismogramme. En ce qui concerne la vitesse des "terrains traversés", c'est pour le moins simpliste : en effet, c'est la vitesse du terrain le plus rapide qui intervient quand il y a superposition, et si la couverture superficielle est peu épaisse (quelques dizaines de mètres), elle sera invisible à plus de 30 km de la source (à cause du phénomène des ondes coniques). Or le bed-rock de la région de New-York est homogène ! De plus, ce pauvre monsieur, quand il déclare "qu'il est illusoire de déterminer l'heure des impacts à la seconde près à partir des graphes", sait-il que c'est pourtant ainsi qu'on détermine l'heure et l'épicentre des séismes...? »
La conclusion d’un article de ce même spécialiste est la suivante :
«La démolition contrôlée des trois tours, suggérée par les témoignages visuels et auditifs, ainsi que par les observations sur leurs chutes, est donc confortée par l’analyse des ondes sismiques émises au moment des percussions par les avions et au moment des effondrements.»
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Monsieur Rousseau est donc spécialiste en sismique ? Fort bien ! Reprenons donc ses affirmations péremptoires point par point...
A la lecture de l'objet du message, j'étais a priori heureux de pouvoir confronter mon étude à des arguments différents des miens, mais au moins sérieux. Hélas, ce n'est pas le cas, et l'auteur ne paraît pas avoir dépassé le niveau du primaire dans l'étude de la propagation des ondes sismiques, comme l'atteste son propre vocabulaire : par exemple, on ne parle plus depuis des lustres d'ondes "primaires" et "secondaires", mais d'ondes de pression P et de cisaillement S , de même que le mot "parasismique" s'applique à la construction des immeubles. De plus, il ne semble pas connaître les ondes de surface, les plus importantes du point de vue énergie destructrice.
Là j'avoue que je vais m’auto-flageller pendant deux mois matin et soir, car effectivement, j’aurais dû écrire sismique plutôt que parasismique. Il se trouve que le génie parasismique étant au programme de l’agrégation GC, les éléments essentiels de sismique étaient dispensés dans ce cours, d’où mon étourderie. Mea culpa, mea maxima culpa !!…
Pour le reste : merci, mais je connais parfaitement la différence entre ondes volumiques (pression ou cisaillement) ou surfaciques (Rayleigh ou Love). Il se trouve que dans un cas comme dans l‘autre, l’une des ondes est en avance sur l’autre. C’est pour cela que les ondes de volume sont parfois appelées primae et secundae undae (à noter un moyen mnémotechnique de ne pas se tromper entre les deux puisque les initiales sont les mêmes : Pression et Shear (cisaillement) pour Primaires et Secondaires dans l'ordre d'arrivée).
Je l’ai dit maintes fois sur ce site, le but, n’est pas d’assommer le lecteur... Les références sont données pour ceux qui souhaiteraient aller plus loin. Ce choix de terminologie était donc parfaitement conscient et souhaité, notamment pour ne pas avoir à expliquer les différentes formes prises par ces ondes et comment sont calculées leurs vitesses de propagation en fonction de la densité du terrain traversé. En rester là suffisait largement à la bonne compréhension de la chronique vu que, de toute façon, un seul type d'onde a pu être exploité, c'est ce que nous allons voir.
Le présomptueux auteur déclare doctement que "lorsque la terre tremble, l'onde créée se propage à une certaine vitesse...". C’est faux, il y a plusieurs types d'ondes générées dans un solide : deux de volume (P et S) et deux de surface (de Love et de Reyleigh), qui ont toutes des vitesses différentes ; c'est d'ailleurs ainsi qu'on les reconnaît sur un sismogramme. En ce qui concerne la vitesse des "terrains traversés", c'est pour le moins simpliste : en effet, c'est la vitesse du terrain le plus rapide qui intervient quand il y a superposition, et si la couverture superficielle est peu épaisse (quelques dizaines de mètres), elle sera invisible à plus de 30 km de la source (à cause du phénomène des ondes coniques). Or le bed-rock de la région de New-York est homogène ! De plus, ce pauvre monsieur, quand il déclare "qu'il est illusoire de déterminer l'heure des impacts à la seconde près à partir des graphes", sait-il que c'est pourtant ainsi qu'on détermine l'heure et l'épicentre des séismes...?
Malheureusement, si on n'exploite que les relevés sismiques des stations autour de New-York citées en référence, il semble bien que M. Rousseau ait écrit une énorme bêtise.
Comme c’est expliqué dans ces documents des sismologues américains, les seules ondes qui ont été enregistrées de manière significative et exploitable sur les différentes stations sont les ondes de Rayleigh (donc de surface). Et c'est pour cela que je n'ai évoqué qu'un seul type d'ondes précédemment.
Cela est dû au fait que les événements (crashs et effondrements) étaient d'intensité modérée et se sont produits en surface, alors que pour des séismes, la zone de fracture peut se produire à plusieurs kilomètres de profondeur sous terre… Vous noterez que M. Rousseau arrive à écorcher le nom de John William Strutt Rayleigh, ce qui est tout à fait exquis pour un spécialiste du domaine !
C’est bien parce que ces ondes étaient essentiellement de surface, que d’une station à l’autre, les vitesses moyennes de propagation ont assez sensiblement varié autour de la valeur de 2 km/s. C'est visible sur le graphique fourni plus haut extrait de ce même article. Parfois, c'est aussi expliqué, les vitesses moyennes sont montées jusqu'à 3 km/s, contredisant de manière cinglante l'analyse faite par M. Rousseau pour ce cas particulier.
De ce fait, les intervalles de tolérance sur la détermination du timing des événements allaient de 2 à 4 secondes et c’est ce que j’ai bien sûr indiqué dans mon texte. Nous n'aurons donc jamais le déclenchement des effondrements par ce biais à la seconde près. De plus, l'impossibilité de déterminer le moment exact où les vibrations transmises dans la tour ont réellement affecté les sismographes est aussi une source d'incertitude.
En outre, dans le cas de la tour 7, l'étude des sismogrammes montre que l'effondrement a duré bien plus longtemps que les 6,5 secondes que les truthers avancent de manière mensongère. Les deux phases de l'effondrement (interne puis façade) apparaissent même clairement.
La démolition contrôlée des trois tours, suggérée par les témoignages visuels et auditifs, ainsi que par les observations sur leurs chutes, est donc confortée par l’analyse des ondes sismiques émises au moment des percussions par les avions et au moment des effondrements.
Cette dernière phrase laisse augurer de la remarquable qualité du papier à venir ! Surtout lorsqu’on lit les articles que j'ai donnés en référence : comment pourrait-on tirer une quelconque conclusion confirmant la présence d'explosifs alors que l'attentat de 1993 (500 kg d'explosifs dans les sous-sols d'une des tours) n'a pas eu le moindre effet sur les sismographes, même le plus rapproché (à 16 km) ?
Cette fois-ci, par contre, ils auraient enregistré des explosions, bien qu'aucun signal sonore caractéristique n'ait été recueilli par les dizaines de caméras présentes sur place... Magnifique ! Magique même !
Vraiment, j'ai hâte de lire cet article quasi-extralucide !! )
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